Cette place porte le nom de Paulette Nardal (1896-1985), une écrivaine, journaliste, poétesse et militante martiniquaise. C’est l’aînée d’une famille de sept sœurs dans l’ordre Paule, dite Paulette, Emilie, Alice, Jane, Lucy, Cécyl et Andrée. Leur père, Paul Nardal, petit-fils d’esclave affranchi, est le premier ingénieur noir de l’île. Leur mère, Louise Achille, est une institutrice mulâtresse.
En 1920, Paulette arrive à Paris pour étudier l’anglais à l’université de la Sorbonne. Elle devient la première femme noire à étudier dans cette institution française. Avec ses sœurs Jane et Andrée elle anime tous les dimanches un salon littéraire dans leur appartement à Clamart afin d’échanger sur la question noire. Césaire, Senghor, Damas et de nombreuses personnalités s’y rendaient, ce qui leur permit de poser les prémices de la théorie de la Négritude, un mouvement culturel, politique et littéraire qui a émergé dans les années 1930 à Paris.
En 1931, Paulette et Jane cofondent avec les écrivains haïtien Léo Sajous et guyanais René Maran La Revue du Monde Noir, une revue bilingue français-anglais qui a servi de plateforme aux intellectuels noirs et a inspiré le féminisme intersectionnel.
Les sœurs Nardal, et tout particulièrement Paulette et Jeanne ont été des figures importantes du mouvement intellectuel et culturel de la Négritude en Martinique et en France. Elles ont joué un rôle clé dans la reconnaissance et la valorisation de la culture et de l’identité noires, ainsi que dans la lutte contre le racisme et les injustices sociales. Mais comme pour beaucoup de femmes, leurs idées et contributions ont été éclipsées ou attribuées à des hommes.